Nous avons confiance en Dieu

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SOUVENT, quand je me promène, je trouve des sous noirs américains.
Je pense qu'ils sont des aide-mémoires constants de la présence de Dieu
dans nos vies. Ils me défient de me rappeler en qui je mets ma
confiance: "Nous avons confiance en Dieu" ("In God We Trust"
est frappé sur la monnaie américaine.)
RECEMMENT, je volais à bord d’un avion régional de Seattle, Washington à Portland. Je me trouvais assise entre un garçon de 5 ans et une jeune femme d’une vingtaine d’années. Comme il nous arrive souvent en voyageant, nous avons commencé à converser l'un avec l'autre. La conversation a commencé, cependant, quand le petit garçon s'est incliné, m'a fait un clin d'oeil, et m'a demandé mon nom. Cette jeune fille dans la vingtaine assise à côté de moi a fait le commentaire: "Je pense qu'il veut vous faire la cour." Alors, elle s'est presentée comme étant Kelly. Peu de temps après, elle m'a demandé ce que je faisais dans la vie.

Après six ans dans le ministère d'accompagnement et discernement vocationnel , j'ai répondu avec toute franchise et j'ai dit, "Je suis une religieuse catholique." "Ça se peut pas! eh, bien", a-t-elle dit, "J'ai jamais rencontré une vraie soeur. Ma mère en sera tellement heureuse." Elle a demandé combien de temps ça faisait que j'étais religieuse et si ce voyage faisait partie de mon travail. Elle voulait savoir quand j'ai eu "l'appel," et comment j'en ai été certaine. Elle a demandé si j'étais heureuse et si j'avais des regrets. Elle m'a alors demandé ma carte d'affaires pour qu'elle puisse officialement prouver qu'elle avait rencontré une vraie et vivante religieuse.

Mon expérience avec Kelly n'est ni rare ni inhabituelle. Que ce soit dans le contexte de l'enseignement au niveau primaire ou secondaire, ou lors du counselling auprès de jeunes adultes comme accompagnatrice spirituelle, ou en interpellant les autres accompagnateurs spirituels comme directrice associée de la National Religious Vocation Conference , j'ai rencontré des gens, particulièrement de jeunes adultes, qui s'intéressent à la vie religieuse et veulent s'en renseigner. Ils cherchent à comprendre le mystère de l'appel de Dieu; ils ont très envie de suivre leurs propres coeurs; et ils se démennent pour vivre avec sens et signification. Ils veulent savoir "comment savoir si l'on a été appelé."

Une invitation à venir et à voir

Réfléchir sur mon propre appel à la vocation m'a aidé à accompagner d'autres personnes pendant qu'ils découvrent la leur. Chaque vocation est un mystère unique. C'est notre histoire. Ordinairement, on s'attend à ce que l'appel de Dieu soit dramatique, claire, incontestable. Or, le plus souvent, il s'introduit dans notre vie quand nous l'attendons le moins, et au moment ou notre vie évolue tranquillement.

Je me souviens de ma petite vie tranquille: j'enseignais dans une école secondaire, je prévoyais un futur avec quelqu'un dont je me croyais amoureuse, et j'étais satisfaite d'une vie sociale active. Mais, il y avait un sentiment fréquent de vouloir plus et de désirer une satisfaction à un niveau plus profond. En fin de compte, je ne voulais pas me contenter de ce à quoi les autres s'attendaient de moi dans la vie. Je me sentais attirée à pousuivre une autre possibilité: la vie religieuse.

Mon appel à la vie religieuse, comme celui de beaucoup d'autres, ne s'est pas présenté tout seul. Il s'est présenté entre plusieurs bonnes opportunités parmi lesquelles je pouvais choisir. Je ne saisissais pas cette opportunité comme une dernière chance parce qu'il n'y avait rien d'autre à faire. Dieu a fourni un ensemble impressionant d'invitations et m'a permis de voir qu'elles étaient toutes bonnes. J'ai cherché le choix qui me permettrait d'être la plus sereine avec moi-même, d'être généreuse dans le service aux autres, et de vivre le rêve que Dieu rêvait pour moi.

Quand j'ai commencé à embrasser l'appel de Dieu, j'ai commencé à découvrir mes véritables talents--dans quoi j'étais bonne, ce qui me donnait de l'énergie et de la joie et me fournissait ce dont j'avais besoin pour être très bien dans ma peau. De toutes les activités je pouvais faire, je voulais choisir celle qui me permettrait de m'adonner au service de Dieu et de Son peuple. Frederick Buechner, un écrivain et pasteur presbytérian, définit "l'appel" comme suit: c'est l'endroit ou votre contentement profond retrouve le besoin profond du monde.

En dernière analyse, mon appel à la vie religieuse a rendu possible que le rêve de Dieu se réalise en moi et que je sois joyeuse. Penser que je pouvais aimer profondément, travailler professionnellement et rendre service au peuple de Dieu était excitant. Cela m'a parlé de la plénitude de la parole de Dieu, avec toute sa promesse et tout son potentiel.

En parvenant à reconnaître ces aspects de l'appel j'ai su écouter plus attentivement avec les autres à fin de me rendre compte de comment le Bon Dieu les affecte. Je suggère que ceux, en voie de discerner un appel, consulte quelqu'un comme un accompagnateur spirituel qui puisse les accompagner pendant le voyage. Cela fournit une façon de contempler toutes les expériences de la vie et les aide à entendre le rêve de Dieu et leur propre joie profonde.

Un appel est au rhythme de Dieu

L'appel comporte une attente et le soin d'un processus. Après avoir ressenti un appel initial à venir et à voir, je me suis rendu compte que Dieu m'était fidèle dans son invitation à la vie religieuse. Il fallait que je me permette de me livrer à Dieu. Comme toute chose qui veut croître, j'avais besoin d'être nourrie, soutenue, attendue, pour que je puisse avoir des yeux et des oreilles véritablement capables de voir et d'entendre Dieu. Je me suis rendu compte que le processus de discernement impliquait plus que l'achèvement de toutes les tâches nécessaires ou la pleine réalisation de toutes les choses appropriées. Lors du processus, j'ai attendu au rythme de Dieu. Mon impatience a parfois ressemblé à une attente sans but, mais en réalité, c'était une occasion d'être particulièrement alerte et attentive.

La parabole de Jésus sur le figuier improductif est une de mes favorites. Comme le propriétaire du verger, j'avais peu de temps pour ce qui avait l'air d'un arbre improductif et bon à rien. Il n'y avait pas de fruit, et pour quelqu'un qui méconnaissait le processus d'attendre à ce que des sémences germent et croissent, il semblait raisonnable de l'abattre prématurément. J'étais tentée de sousestimer la valeur du processus fertile d'attente car il me semblait improductif.

Tôt dans ma vie religieuse, une expérience profondément personnelle m'a appris la valeur inestimable de pouvoir patienter et du potentiel de reconnaître la présence de Dieu, même dans ce qui semble improductif. Un jour d'automne en 1994, ma mère revenait chez elle de l'église quand elle a été heurtée et tuée par un chauffeur ivre. Le processus de deuil a été une leçon inoubliable de patience. Au début, il était chaotique, désorientant, vide, improductif. Il n'avait rien à voir avec ce que je pensais que le deuil d'une personne aimée serait. Je croyais que l'expérience de la mort aurait dû produire une résurrection et une nouvelle vie.

Il va sans dire que j'étais impatiente du processus de deuil. Comme le propriétaire du verger de la parabole, je voulais en éliminer des étapes. Je m'en occupais soigneusement, mais je ne trouvais pas de fruit. Et la douleur était intolerable. Pourquoi l'attente et le deuil devaient-ils épuiser ma vie? Lentement et graduellement, au rhythme de Dieu, j'ai commencé à voir et à entendre des signes de la présence de Dieu avec moi, en train de me guider doucement. Parce que je suis complètement entrée dans l'expérience sombre et stérile du deuil, j'ai rencontré Dieu qui attendait pour me pousser, en prenant le chagrin le plus abrupte et tragique de ma vie et en s'en servant pour cultiver mon coeur.

Ce qui semblait une attente improductive rendait une récolte magnifique. Lors d'une de mes retraites annuelles à cette époque, Dieu m'a donné le cadeau de la liberté, la grâce de lâcher ce fardeau et de savoir que Jésus, le manteau de la lumière, enveloppait, guérissait, et tenait ma mère, sans considération de sa façon de mourir. En même temps, elle m'invitait à me reposer dans ses soins. Comme un enfant dans ses bras, j'ai connu sa tendresse d'une nouvelle façon. Je suis aussi parvenu à connaître Dieu dans cette même intime façon. Comme Dieu le promet, la mort même ne pouvait nous séparer.

Cette expérience est devenue un cadeau formidable pour moi, quand j’en ai accompagné d'autres, en partageant leurs histoires et les détails de leurs vies. Elle a sensibilisé mon coeur pour qu'il puisse écouter profondément et attendre attentivement avec eux dans le processus de distillation qui purifie l'appel de Dieu. Le rythme de Dieu et la façon de Dieu ne sont souvent pas comme les nôtres.

Un appel est un voyage de confiance, et Dieu est toujours avec nous

Souvent, quand je me promène, je trouve des sous noirs américains. Mes amis rient quand je me penche pour les ramasser, mais je pense qu'ils sont des aide-mémoires constants de la présence de Dieu dans nos vies. Ils me défient de me rappeler en qui je mets ma confiance: "Nous avons confiance en Dieu" ("In God We Trust" est frappé sur la monnaie américaine.) J'y crois de tout mon coeur, mais c'est tout un défi de le vivre. Dieu nous invite à afficher notre foi.

Pour ceux en train de discerner un appel, c'est la même chose. On ne nous laisse pas voir la fin--seulement l'horizon qui est devant nous. Parmi une longue ligne de prédécesseurs, Jésus nous invite à suivre. En réfléchissant sur mes 25 ans de vie religieuse, je me rappelle mon propre appel à la vie religieuse et je me souviens que le Dieu d'Amour qui m'a créée et qui m'est venu en aide jusqu'à maintenant ne m'abandonnera jamais.

Cela est le ministère que les accompagnateurs vocationnels et spirituels et les mentors offrent aux autres qui sont en train de discerner leur appel. Nous les accompagnons avec la grâce et la sagesse que nous sommes parvenus à connaître; nous sommes des compagnons spirituels. Nous donnons vie aux histoires scripturales d'Abraham, Moïse, Ruth et de Marie, qui ont tous répondu "oui" à l'invitation de Dieu dans un geste de confiance profonde. Ensemble, nous arrivons à connaître Emmanuel, Dieu avec nous.

Un cadeau donné miséricordieusement et plein de grâce

En revoyant l'activité bienveillante de Dieu dans ma vie, je me rends compte du privilège d'être une compagne de travail de Dieu dans le ministère d'accompagnement vocationnel. Ce privilège m'a exposé à la joie et à la gratitude de ceux qui ont reconnu l'invitation de Dieu à suivre dans les pas de Jésus. Il m'a ouvert aux histoires sacrées de beaucoup de personnes. Il m'a unie à des femmes et des hommes qui cherchent une plénitude qu'ils croyaient impossible, mais qui en sont venus à se rendre compte que toute chose est possible avec Dieu. Et sans doute ce privilège a façonné et formé la religieuse que je suis aujourd'hui. Il va sans dire, le ministère d'accompagnement vocationnel a été un défi, mais un défi mûrissant et vivifiant. Je crois que la vie religieuse se porte toujours bien , et que Dieu continue à appeler des gens. Notre témoignage, chaque jour, dans de petits et de grands gestes, est la preuve de la valeur de cette vie.

Réimprimé de AMERICA, le 5 janvier, 2009, avec permission de AMERICAN PRESS, INC. Tous droits réservés. Pour renseignements sur abonnement, appeler au 1-800-627-9533 ou visiter www.americamagazine.org.

Soeur Charlene Diorka, S. S. J.Soeur Charlene Diorka, S. S. J. est membre des Soeurs de St. Joseph de Philadelphie et est la directrice associée de la National Religious Vocation Conference à Chicago.

 

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